Sammy Davis, Jr.2023-04-28T14:58:38+02:00
  • img-sammy-davis,-jr.-biographie-discographie-carriere-musicale-smokee-miste-show-business-smoky-mr.-bojangles-crooner-radio

Biographie de Sammy Davis, Jr.

Sammy Davis, Jr. : Biographie, carrière musicale, discographie de Mister Show Business

Sammy Davis Junior (1925-1990): « l’entertainer » et le plus grand des « showmen » est le plus « rock’n’roll » de la grande Famille des Crooners !

Il est tout du moins le plus grand « Entertainer » de la bande du Rat Pack : Danseur, amuseur, imitateur, acteur : il savait tout faire et il l’a fait jusqu’à la « lie » de son talent et de ses excès.

Depuis l’age de 13 ans Sammy dansait sur scène à raison de 1, 2, voire 3 passages par soirée ! A la fin de sa carrière, son corps, déjà fragile, était complètement usé par 50 ans de bons et loyaux services au profil d’une Amérique blanche et noire !

En 1989, pour la tournée mondiale « The ultimate Event », alors que Dean Martin avait abandonné pour de prétendues raisons de santé, Sammy Davis, lui, avait continué, oubliant, qu’il venait de se faire opérer des hanches…

Continuer, ne jamais arrêter, toujours répondre « présent » à l’appel de Sinatra, telle était la devise de cet artiste noir américain, complètement dévoué à la « loi » du Rat Pack (ce qui n’était pas le cas du nonchalant Dean Martin).

Sammy fut également profondément affecté, tout le long de sa vie, par les problèmes de ségrégation raciale, omniprésents en Amérique, jusque dans la fin des années 60. Pendant un bonne partie de sa vie, il se battra pour « danser sur les tables des blancs » et être admis dans leurs lieux publics.

Jusque dans les années 60, il faut savoir que les artistes noirs, même s’ils triomphaient dans les grandes salles de spectacles devant un public « blanc », n’étaient pas admis à les côtoyer après la représentations. Ces derniers devaient voyager entre noirs, manger et dormir dans des restaurants et hôtels spécifiques à leur communauté. Cela, Sammy Davis Junior ne l’a jamais supporté.

C’est vers 1945 que Franck Sinatra, son idole, lui tendra la main et jettera sur lui son « dévolu ». Tel « le parrain ». Le jeune Sinatra, alors en pleine ascension,  va donner son amitié au jeune danseur noir, le protéger et l’imposer, véritablement, dans la communauté « blanche » en prenant parfois des risques incroyables.

C’est pour cette raison essentielle que Sammy Davis Junior, tout le long de sa vie, vouera une fidélité éternelle à Sinatra. Au risque d’être, plus d’une fois, son souffre douleur, victime éternelle des « grosses blagues » du rat pack sur scène du genre :

Frank : « Ou est le négro ?

Dean : « Derrière toi, il se confond avec le rideau ! »

Le « Will Mastin Trio »

Dès l’age de 6 ans Sammy Davis Junior, un gosse de Harlem, débutera sur « les planches » en tant que danseur dans le numéro de music-hall de son oncle : le « Will Mastin Trio »dans lequel se produisait également son père. A 8 ans, le petit Sammy avait son smoking, ses souliers vernis pour être présenté « en vedette » dans les salles ou ils se produisaient ! Son père et son oncle vont alors, le plus habilement possible, lui cacher la ségrégation raciale ambiante, en ne lui montrant que le milieu des artistes et des représentations, et ce, à longueur d’année ! C’est, à ses dépends, en 1942, incorporé dans l’armée, que Sammy Davis Junior va comprendre sa douleur d’être né noir. Il vivra dans ce camp les pires humiliations, confinant à la torture.

C’est un Sergent visionnaire, nommé « Williams », qui le sauvera des bagarres en lui  faisant découvrir Oscar Wilde et Shakespeare. Il lui permettra également de participer à un spectacle destiné aux troupes. Une fois encore, à travers le spectacle, la barrière raciale partira en fumée !

C’est ce qui lui fera dire, plus tard :

« A Végas, pendant vingt minutes, deux fois par soirée, notre peau n’avait plus de couleur ! »

Un jeune danseur noir « fan » de Franck Sinatra

C’est en 1945, à la sortie des artistes de l’un des concerts de Sinatra, noyé dans une foule pressante, que Sammy Davis Junior fit officiellement la rencontre de celui qui allait devenir son plus grand partenaire :

Sinatra (signant des autographes) :

– « Je vous connais vous ! »

Sammy :

– « Oui, je m’appelle Sammy Davis Junior…il y a cinq ans, nous étions à l’affiche, en même temps que vous, avec le grand orchestre de Tommy Dorsey… »

Sinatra :

– « Parfait ! mais si ça ne vous dérange pas, je vous appellerai « Sam », je préfère Sam… »

Le ton était donné ! Sinatra fit laisser au contrôle une invitation à son spectacle pour « Sam », le fit monter dans sa loge au milieu des stars du moment. Un rêve pour le gosse noir.

Quelques semaines plus tard le « Will Mastin Trio » se vit « invité » a venir rejoindre Frank Sinatra pour se produire, avec lui,  au « Capitol » de New York ! Le cachet, comme l’accueil furent « royaux ». Pendant les représentations, Sinatra alla même jusqu’à convaincre Sammy de se mettre au chant !

A la fin des représentations au « Capitol », au moment de la « dernière », Sinatra s’adressa Sammy, avec une phrase dans ce genre :

« Prends soin de toi Sam, si on te fait du mal, fais moi le savoir….tu as trouvé un ami pour la vie… »

Dès lors, Sammy Davis junior, n’aura plus de porte fermée quant il voudra, par exemple, aller « en spectateur » au Copacabana de New-York, jusqu’alors réservé au public « blanc »…

L’amitié entre Sammy et Franck traversera les années 50, période de déclin et de renaissance pour Sinatra, pour pleinement s’épanouir dans les années 60 avec la constitution du « Rat Pack ». Dès lors, Sammy sera contraint de vivre avec Frank, quasiment « jour et nuit » !

Rebelle pour un seul jour !

Dans les années 50, Sammy, eut à un moment, comme un « raz le bol » de son « inféodation » à son aîné Sinatra , il fit des déclarations dans la presse du genre de celle-ci :

« Malgré tout l’amour que j’ai pour Frank, je désapprouve totalement certaines de ses attitudes. Le fait d’être le « roi du show-business ne lui donne aucunement le droit de traiter les gens comme de la merde. Ce qu’il ne se prive pas de faire, il faut l’avouer, chaque fois qu’il en a l’occasion ! »

Résultat : le rôle que Sinatra venait de lui obtenir dans le film « Tant qu’il y aura des hommes » fut aussitôt attribué à Steve Mc Queen !

C’est au début des années 50,  au « Ciro’s » un club réputé de Hollywood, qu’aura lieu la révélation de Sammy Davis Junior. Le « Will Mastin Trio » y fait alors un « tabac » et parmi les admirateurs, il y avait deux autres habitués du lieu : Dean Martin et Jerry Lewis. Le numéro de « Tap dance » (claquettes) du Will Mastin Trio était, à cette époque, tellement phénoménal, que la pauvre chanteuse « vedette » (Janis Paige) devait leur céder sa place ! Les imitations chantées et parlées de Sammy (de Sinatra à Bogart , en passant par Nat King Cole ou James Cagney) confinaient au génie !

Très vite, le jeune Sammy va enregistrer son premier « single » (« Hey There ») et rencontrer les originaux de ses imitations : avec Sinatra ils vont passer leurs soirées chez Humphrey Bogart et sa femme Lauren Baccall. Ce sont déjà là, les prémices du « Rat Pack » !

Noir, petit, juif et borgne ! Noir et petit, Sammy l’a toujours été à ses dépends dans une Amérique dominée par la ségrégation raciale. Juif et borgne il le deviendra, à travers l’accident qui fit décoller sa popularité.

En perdant un œil dans un carambolage, le petit danseur-chanteur noir allait provoquer la compassion d’un large public (une montagne de fleurs et de lettres) et obtenir, les offres les plus alléchantes de Las Végas.

Nous sommes en 1953, Sinatra est alors fraîchement « oscarisé » pour le film « Tant qu’il y aura des hommes » et Sammy, toujours avec son « Will Mastin Trio » familial, fait sa rentrée en force au « Ciro’s », sa salle fétiche.

Sammy, bien que starifié, ne se séparera que très progressivement de son oncle et de son père du « Will Mastin Trio ». Pour l’anecdote, à la retraite de son père, il nommera son oncle « chef de tournée » ce qui n’empêchera pas ce dernier de faire suivre ses costumes et sa trousse de maquillage !  Au cas ou.

Une vie de « Patachon » !

Amour, gloire, argent il ne manque plus qu’une seule chose à Sammy Davis Junior : la liberté de circuler dans les endroits de luxe « réservés aux blancs »…

Une fois le spectacle passé, quand l’artiste souhaite sortir de son ghetto doré (Le Casino-hôtel) les portes soudain se referment.Quand Sammy est au « SANDS », si après ses représentations il veut aller prendre un verre au « DESERT IN » : impossible car les noirs ne sont pas acceptés.

Alors Sammy, encore « sous pression » avec sa troupe après le show, avait eu la bonne idée de se dire :

« Puisque nous ne pouvons pas aller dans les endroits à la mode de Végas, c’est eux qui vont venir à nous ! »

Sammy prit donc l’habitude d’organiser une « table ouverte » vers 3 heures du matin pour tous les artistes du « strip » de Végas avec buffet à volonté, projection d’un film dans sa suite et bien sûr la présence des danseuses du spectacle.inutile de préciser que pour se tailler une réputation il en faut moins que ça…

Le mythe du noir « viveur » et amateur de danseuses blanches était né !

Petit à petit, au fil des ans et des succès, les clubs à la mode de Végas et New-york s’ouvriront pour accueillir, en tant que client, ce sympathique noctambule qu’était Sammy Davis Junior.

Entrer sur scène la tête haute !

Jusqu’à Sammy Davis Junior, les artistes de music hall noirs ne communiquaient pas avec le public  alors que la plupart des numéros blanc faisaient appel à un « dialogue » entre l’artiste et le public. L’artiste noir arrivait souvent, à l’appel de son nom, en courrant sur scène, si possible dans une posture voûtée, faisant son numéro éclair et repartant sous les applaudissements. C’est ce qu’avait fait, pendant des années, le jeune Sammy avec le « Will Mastin Trio ».

Au moment du décollage de sa carrière solo, Sammy Davis, contrarié par une nouvelle humiliation raciale,  demanda à son chef d’Orchestre de changer, du jour au lendemain, son entrée en scène :

« Je ne veux plus entrer en scène en courrant et en gesticulant comme un amuseur noir pour les blancs, je veux arriver en marchant, la tête haute, comme un monsieur qui à son nom en tête d’affiche…. »

Et Sammy Davis Junior chantait….                                   « Hey there »

En entrant ainsi, la tête haute,  en scène au « Copacabana », Sammy Davis Junior arrive alors comme un Crooner et non plus comme un amuseur. Il interprète  « Hey There », qui sera son premier grand succès des années 50. L’ovation qu’il reçut ce soir là, alors qu’il avançait, pas à pas, au rythme de la musique, n’as pas duré quelque secondes, mais vingt ans, et peut-être des siècles ! (album « My greatest songs »).

Sammy Davis Junior et les femmes

L’un des grands drames de Sammy Davis, hormis celui de sa négritude dans une Amérique ségrégationniste, sera celui des femmes :

Un « homme à femmes » malgré lui ! :

Les nombreux « afters »qu’il organisait dans sa suite après ses shows à Las Végas (faute de pouvoir fréquenter les endroits interdits aux noirs) lui ont valu une réputation « d’organisateur d’orgies ».

L’homme par qui le scandale arrive !

Dans une soirée chez Tony Curtis, Sammy rencontre Kim Novak qui l’admire. En secret ils vont se revoir pour un dîner chez Kim qui par ce geste, lui prouve son amitié et « défie » la loi des studios qui interdit toute relation entre une actrice vedette blanche et un homme noir.  Ne cédant pas aux « pressions » du producteur Harry Cohn, Sammy demandera la protection de l’un de ses fans ayant pour nom Sam Giancana.Finalement, pour calmer la presse à sensation, Sammy Davis Junior sera contraint de faire un « mariage blanc » avec une vieille copine nommée Loray White.

May BRITT : la blanche colombe et le vilain petit canard !

L’un des plus grands scandales raciaux de l’Amérique des années 60 fut le mariage de Sammy Davis Junior et de l’actrice suédoise May BRITT. La rencontre eut lieu à la « cantine » des studios de la « Fox ». L’idylle fut des plus romantiques : Sammy était transi d’amour devant cette jeune actrice pure et sérieuse qui vivait avec sa maman (une véritable exception !).

Le jour de l’annonce de leur projet de mariage, Sammy reçut des lettres d’insultes racistes des quatre coins de l’Amérique. Le scandale médiatique arrivera, hélas, en pleine période électorale de John Fitzgerald Kennedy, alors soutenu par Sinatra et Sammy Davis Junior (auprès de la communauté noire). Contre vents et marées le fidèle Sinatra s’annoncera dans la presse comme témoin du mariage. Pour ne pas faire de vagues, Sammy reportera la cérémonie après les élections.

Une fois Kennedy élu, le mariage aura finalement lieu. Sinatra sera, non seulement le témoin, mais fera inviter son ami Sammy et sa nouvelle femme à la maison blanche pour le gala d’investiture de Kennedy. Peu avant le 20 janvier 1961, Sammy recevra un coup de fil de la présidence lui demandant de ne pas assister avec sa femme à la cérémonie.

La vie de couple de Sammy Davis Junior et May Britt, dans les années qui suivront, sera un enfer. Le climat ségrégationniste et ses trop nombreuses absences le conduiront à divorcer quelques années Plus tard après avoir fait une fille (Tracey).

Altovise GORE : la compagne des derniers jours !

Magnifique danseuse métisse rencontrée en tournée à Londres. Cette dernière jouait de rôle de la sœur de Sammy dans la comédie musicale « Golden Boy »: l’histoire d’un noir qui rencontre une blanche…

Elle vivra pleinement avec Sammy la période « Swingin’ London » pour devenir une excellente partenaire, aimant la fête et les plaisirs de la vie ! Dans les années 70 elle deviendra la « bâton de vieillesse » de Sammy et la maman de « jeff », le fils de Sammy.

Romy SCHNEIDER : un flirt inattendu !

Rencontrée à Paris à l’occasion de sa venue à l’Olympia en 1964, Sammy Davis Junior entretiendra une liaison suivie avec Romy Schneider. Ce couple inattendu et noctambule, parrainé par le play-boy Porfirio Rubirosa (grand copain de Sammy, qui lui avait « conseillé » Romy plutôt que Catherine Deneuve) vivra de folles soirées dans les cabarets parisiens.

Les surnoms de Sammy Davis Junior : « Smokey », « Sam », « Charley » (Le clan) « Charley Brown » (May Britt)

SAMMY DAVIS JUNIOR  » : un artiste pris au piège.

Toute sa vie Sammy Davis Junior sera pris dans un « vaste étau » l’entraînant dans une série de combats divergents :

Dévoué à vie au « Rat pack » :

C’est grâce à Sinatra que Sammy Davis Junior a pu franchir toutes les barrières du show-business blanc et de la société américaine en général. Il lui sera donc fidèle jusqu’au bout, satisfaisant ses moindres exigences.

Dévoué au « métier », à l’Amérique et à sa condition

Le complexe d’infériorité que l’Amérique a donné au tout jeune Sammy Davis Junior, de vexations en humiliations, le conduiront à ne pas dire « non », de crainte de « ne plus en être ». Ses multiples engagements, professionnels, idéologiques et amicaux lui empêcheront, toute sa vie de mener à bien la  « vie familiale » qu’il souhaitait.

Méprisé par les blancs ségrégationnistes pour avoir épousé une blanche il le sera également par la communauté noire « engagée », lui reprochant de frayer avec le pouvoir blanc  ( Bob Kennedy, Nixon, Ronald Reagan)

Tour à tour défenseur de Martin Luther King, pacifiste auprès des « black panthers », humaniste pour  John et Bob Kennedy, amuseur pour les troupes au Viêt-Nam, Sammy Davis Junior fera beaucoup pour les droits des noirs en Amérique, leur donnant une grande partie de son énergie et de son temps.

Toute sa vie celui que l’on surnommera « Charley Brown » se donnera sur scène comme personne pour combler ses dettes et un train de vie de milliardaire généreux, allant de cadeaux en fêtes…

« Sammy est un homme qui est sorti du ghetto pour devenir une grande star avec tout ce qui va avec : maison à Beverly Hills, costumes de grandes marques, voitures étrangères de luxe. Sammy à bien gagné son succès, mais il n’a toujours pas payé le crédit !

Dean Martin  (dans l’une de ses émissions sur NBC)

Et  Sammy Davis chantait….                  « My shining hour »

Accompagné par le grand orchestre de Count Basie, Sammy Davis Junior s’avère être un grand swingman devant l’éternel. En arrière plan la Rolls du jazz : le Count Basie Big Band. Sur le devant de la scène, l’une des voix les plus magnifiques du show-bis américain, doublée d’un homme de ryhtmes hors pair : les années de Tap dance de Sammy Davis Junior feront qu’il aura toujours un « plus » par rapport à ses amis Frank et Dean. Quand Sammy chante, les tambours de congo square ne sont pas loin ! (album : Sammy Davis and the Count basie Orchestra »).

L’EUROPE : un refuge pour Sammy  Davis Junior

Très tôt Sammy Davis Junior prendra plaisir à parcourir l’Europe et ses divers pays, beaucoup plus tolérants dans les années 60 vis-à-vis d’un artiste noir.

A Londres il vivra pleinement le « flower power » en compagnie d’artistes « amis » aussi différents que Mama Cass, Tom Jones ou Jimmy Hendrix. Il y vivra également la drogue et la mode « Carnaby Street ». Ce que ne supportera pas Franck Sinatra qui ne lui adressera plus la parole pendant plusieurs années :

Dans la famille du « Rat Pack », comme dans le « milieu » on ne touche pas à la cocaïne.

De cette époque Sammy gardera un style « Soul et rythm en blues » qui fera envisager à la célèbre firme « Motown » l’idée d’engager Sammy ! Mais en vain !

Et Sammy Davis Junior chantait…..                « Mr Bojangles »

Dans sa période Britannique Sammy Davis Junior était souvent sollicité par Tom Jones pour ses shows télé. C’est alors qu’il lui propose de chanter une chanson popularisée par Neil Diamond, intitulée « Mr Bojangles ». Angoissé, comme toujours, Sammy ne voulut pas chanter cette histoire de danseur qui devient ivrogne et clochard pour finalement finir en prison, bref, son cauchemar d’artiste ! Il l’enregistrera finalement, en live, et le résultat sera magique, la quintessence de son art, résumé dans cette merveilleuse interprétation.

En France, ou il viendra assurer une série de récitals en 1964 à l’Olympia (entre autres), Sammy devient un inconditionnel du club privé « La calavados » ou il passera de folles nuits en compagnie de Romy Schneider, Catherine Deneuve et le play-boy dominicain Porfirio RUBIROSA dont il l’admire l’élégance…ce qui lui fera dépenser des fortunes en « shopping » au grand désespoir de Bruno Coquatrix qui recevait les « notes » directement à l’Olympia.

Difficiles années 70

Dans les années 70, Sammy est fatigué, il approche la cinquantaine et depuis 40 ans il se tue chaque soir un peu plus en donnant sur le scène le meilleur d’un showman complet. Ajoutant à cela plus de 10 années de Frasques avec le « rat pack » sans compter les années de décadence londonienne.Sammy, usé par la cigarette et l’alcool se regarde dans la glace et se trouve « has been » dans ses tenues sexy à la « Elvis Presley ». Elvis qui, comme lui, n’a plus le ventre plat et semble ridicule quant ils sortent ensemble pour se prouver qu’ils sont encore « up to date » !

Ses shows au Caesar’s palace s’essoufflent. Tout comme ses amis du « Rat pack » il est victime de l’usure et de ces fameux « temps qui changent », chantés par Bob Dylan.

Son style, moins « classique » que Frank Sinatra et Dean Martin lui donne, une nette angoisse de vieillir : ne voulant pas lâcher ses tenues en cuir et ses diamants, il donne encore quelques somptueuses fêtes à Las Végas, invitant tous les artistes du « Strip »…pour quelques milliers de dollars qu’il n’avait plus !

Faché avec Sinatra, contraint à combler un gouffre financier, il « craque » un soir sur scène et rembourse la salle pour combler la médiocrité de sa prestation.

Cet échec va conduire « le Flambeur » à revenir sur sa condition de grand artiste de Music hall : délaissant la vie noctambule, Sammy va combattre son alcoolisme en faisant lui-même la cuisine dans sa suite, se concentrant sur ses spectacles, délaissant les jeux de scène « sexy », pour se consacrer au chant « pur », tout en jouant de sa soixantaine proche pour créer une connivence avec le public : le succès sera immédiat !

Après avoir subi la « tente à oxygène » et avant d’être opéré des hanches Sammy retrouvera une plénitude dans sa vie, comme si enfin, il n’avait plus à s’excuser devant son public blanc.Ainsi passera le début des années 80.

Peu de temps après, toujours à l’initiative de Sinatra, le retour du « Rat Pack » pour la tournée mondiale du « Ultimate Event » viendra couronner son génie et celui de ses comparses : l’incroyable succès de ces stades pleins à craquer redonneront du baume au cœur à cette incroyable famille d’artistes mythiques !

FRANCK, DEAN and SAMMY :  complet !

Toi aussi Sammy, tu en est : toi aussi tu à couché à la Maison Blanche (Nixon), toi aussi tu l’as eu la médaille d’or des arts et du spectacle (Reagan) et toi aussi tu iras à l’Opéra de Paris, reçu en grandes pompes par le président Jacques Chirac.

ANECDOTE ! :

Quand Sammy Davis Junior était venu en 1989 à Paris pour « The ultimate Event » en compagnie de Sinatra et Liza Minelli, j’ai eu la chance de le rencontrer pour la première fois au restaurant du « Plazza Athénée » dans le huitième arrondissement de Paris : comme à la grande époque de Romy Schneider et Porfirio Rubirosa, il dînait avec des amis Français, appréciant la bonne cuisine Européenne.

Tremblant d’émotion je lui fis apporter ma carte de visite à l’effigie de « France inter » en lui précisant qu’en tant qu’animateur-programmateur sur la radio nationale Française, je ne manquais pas un seul jour sans diffuser une de ses chansons.

Après avoir lu la carte, avec beaucoup d’élégance et un sourire, il me fit venir à sa table et me dit simplement, devant ses amis :

« Thank you, youg man, to keep me alive in this country ! »

Fin de l’anecdote, je ne vous ferai pas l’affront de traduire, tout est dit ! Précisons simplement que c’est avec beaucoup de gentillesse qu’il m’accorda, quelques jours plus tard une sympathique et chaleureuse interview.

Le 13 mars 1988 pour la « première » du « Ultimate Event », Sammy Davis Junior se produisait avec Dean et Frank à Oakland, au Coliséum, à guichets fermés, devant 15 000 personnes :

Après le triomphe du cet ultime spectacle et  de plus de 60 ans passés scène, Sammy eut cette phrase :

« Seigneur merci, pour les amis que vous m’avez permis d’avoir, pour cette vie merveilleuse…je ne sais toujours pas pourquoi vous voulez que je sois ici et je ne le demande plus, parce que je sais que maintenant vous n’allez jamais me le dire, mais j’espère que je fais tout ce que vous souhaitez que je fasse, comme vous le désirez… »

Sammy décèdera, le 16 mai 1990, à l’age de 64 ans. Pour la seule fois de sa vie il ne rendra de compte à personne.

Le site de l’artiste

Discographie de Sammy Davis Jr.

Années 1950 :

  • Starring Sammy Davis Jr. (1955)
  • Just for Lovers (1955)
  • Mood to Be Wooed and Then Some! (1957)
  • Sammy Swings (1957)
  • Me and My Shadow (1957)
  • Sammy Davis Jr. at Town Hall (1958)
  • Jumps with Joy (1959)

Années 1960 :

  • Porgy and Bess (avec Carmen McRae) (1960)
  • Sammy Davis Jr. Sings What Kind of Fool Am I and Other Show-Stoppers (1962)
  • Sammy Davis Jr. Salutes the Stars of the London Palladium (1962)
  • As Long as She Needs Me (1962)
  • The Shelter of Your Arms (1964)
  • If I Ruled the World (1965)
  • The Nat King Cole Songbook (avec Count Basie) (1965)
  • That’s All! (1966)
  • Sings the Complete ‘Dr. Dolittle’ (1967)
  • Sammy Davis Jr.’s Greatest Hits (1967)
  • I’ve Gotta Be Me (1968)
  • The Goin’s Great (1969)

Années 1970 :

  • Something for Everyone (1970)
  • Something Inside of Me (1971)
  • Now (1972)
  • Sammy Davis Jr. Now (1972)
  • Portrait of Sammy Davis Jr. (1972)
  • A Live Performance of His Greatest Hits (1973)
  • Sammy Davis Jr. Sings the Big Ones for Young Lovers (1973)
  • Don’t Give Up on Us (1976)

Années 1980 :

  • The Song and Dance Man (1986)
  • The Wham of Sam (1987)
  • Mister Wonderful (1988)
  • Here’s Lookin’ at You (1988)
  • Sammy & Friends (1989)
Aller en haut